l'abattoir
L'atelier de décembre des Machines
de Yolaine Vuillon
Le type se lève à 3 heures du mat’ pour leur couper la tête un à un.
Tu m’étonnes que j’aie des insomnies.
Alors je me lève, je tourne, je fais pipi.
La veille, j’avais pensé à leur dernière nuit.
Déjà en place.
La veille de la veille, ils étaient encore à l’alpage.
J’avais mal dormi parce que d’autres étaient déjà en place.
Contenus vivants avant les barquettes.
C’est sans fin
cette mauvaise conscience
toute cette résonance.
De se lever encore dans le noir
De se raser de près rasoir
Et de prendre route encore dans le noir
Vers les rives aseptisées de l’abattoir.